À Trémentines (Maine-et-Loire), Jean-Louis Chapron a toujours une vannerie en chantier : « Je ne maîtrise pas assez, mais j’aimerais essayer tant de choses tellement il y a de possibilités en tressage. Il suffit de connaître cinq ou six points et quelques bases techniques, mais en ce qui concerne les paniers seulement ! »

Un matériau à préparer

Il faut également disposer de la matière première adéquate qui, séchée, peut être conservée. « Au club, en tant qu’amateurs, on utilise de l’osier vert frais qui se récolte en décembre-janvier, témoigne le passionné. Un osier souple que l’on peut tresser immédiatement avec une technique sur arceau, une sorte d’armature en châtaignier ou en frêne. Dans ce cas, le brin n’est pas utilisé plein, mais séparé en trois ou quatre éclisses. »

La vannerie est aussi l’art de la patience, comme en témoigne Jean-Louis Chapron qui tresse minutieusement l’osier. |

En attendant la récolte, on peut utiliser un osier sec de l’hiver dernier, que l’on doit faire tremper dans l’eau plusieurs jours pour réussir à le travailler. Les osiers soigneusement ramassés sont triés : « Un professionnel prépare tous ses brins en taille et couleur, épluchés, immergés. Ensuite, il met trois à quatre heures pour faire un panier. »

De multiples usages

Le mordu en connaît un brin sur cet art ancestral, « qui n’était pas vraiment pratiqué dans les Mauges initialement, mais plutôt sur les bords de Loire. On y note d’ailleurs un retour de l’activité ».

L’osier pousse en zone humide, où son premier usage est d’en tresser une nasse à poissons. « Ensuite, dans les zones de bocage, le panier s’est imposé, et l’activité de tressage s’est installée ici et partout. » Et il y a presque autant d’utilisations que de formes de tressage, de l’égrappoir pour le raisin à la panière, en passant par le panier à canard.

« Dans le monde, la diversification de tressage se joue aussi avec des végétaux différents que nous n’avons pas ici. En tout cas, le tressage du végétal, l’entrelacs, existait bien avant la poterie qui nécessitait du feu », rappelle Jean-Louis.

Lui s’enthousiasme pour l’infinité de possibilités en la matière : « Les paniers, c’est une minuscule partie. On peut réaliser des objets d’art, des tableaux, de la mode. Et même faire un canoë ! »

Il ne faut presque rien pour débuter

« Un sécateur, un bon couteau. Ensuite, on fabrique ses outils dans du bois, comme le fendoir par exemple, qui sépare l’osier en éclisses », explique Jean-Louis Chapron.

À Trémentines, le Club panier accueille déjà vingt personnes, mais peut augmenter sa capacité. Le principe n’est pas magistral, car il n’y a ni maître ni élève. Il suffit de déterminer ce que l’on veut réaliser, et de se rapprocher de l’amateur qui pratique. « C’est sous le principe de l’entraide et du partage des connaissances, résume Jean-Louis. Et il y a de l’osier humide à disposition pour démarrer. »

Par ailleurs, il est possible que soit remis sur pied un stage de formation, annulé pour cause de pandémie, « ce qui ouvrirait les pratiques de chacun. D’ailleurs, l’ensemble des adhérents s’étaient inscrits ».

Le club se réunit chaque lundi, salle des Mauges, de 16 h 30 à 19 h. Inscriptions à l’Espace culture loisirs, auprès du responsable Jean-Claude Cherbonnier, au 06 38 72 67 92.